Nouvelle décennie, nouvelles technologies automobiles
Les années 2020 et 2021, qu’on le veuille ou non, ont provoqué de grands changements dans le quotidien de beaucoup de gens. La nécessité du télétravail, par exemple, a provoqué une réduction considérable des véhicules à moteur sur les routes. Néanmoins, cela ne veut pas dire que les constructeurs ont chômé depuis, loin de là. À l’image de la période actuelle, que l’on pourrait qualifier de transition, de nombreux joueurs importants se préparent à commercialiser des technologies automobiles qui pourraient révolutionner les déplacements de demain.
Les technologies automobiles de 2020
La voiture électrique repensée
Plusieurs voitures entièrement électriques provenant de constructeurs comme Ford ou Mini ont fait leur apparition l’année dernière, signe que ce type de véhicule devient de plus en plus populaire. L’électrification du réseau routier, qui continue à se développer, doit cependant surpasser un obstacle de taille : le temps de chargement, qui peut parfois s’élever jusqu’à plusieurs heures pour certains modèles. La firme Aptera Motors, originaire des États-Unis, a donc tenté de contourner ce problème en concevant le Luna, un modèle dont la batterie serait rechargée uniquement par des panneaux solaires.
Très compact et bâti sur un châssis à trois roues, ce véhicule possède une batterie qui, combinée à son design aérodynamique, ne nécessite que 100 kWh pour parcourir un kilomètre, soit environ deux à trois moins d’énergie que les voitures électriques actuelles. Cette économie importante lui permettrait donc de parcourir de très grandes distances avec une seule charge. Le constructeur californien, avec cette idée en tête, propose donc quatre versions du modèle ayant une autonomie variant de 400 à 1600 km et un prix de 25 900$ à 45 000$ américains.
Pourrait-on espérer une commercialisation prochaine de ce véhicule au Québec? Pour le moment, rien n’est sûr. Le cofondateur d’Aptera, Chris Anthony, a fait remarquer sur la plateforme de financement WeFunder en décembre dernier que les livraisons de véhicules précommandés seraient complétées d’ici la fin de 2021. Rien n’indique pour l’instant qu’une production massive du Luna soit prévue. Affaire à suivre, donc…
L’habitacle repensé
L’année 2020, en termes d’innovation automobile, a marqué un tournant important vers l’électrification des transports, mais aussi vers les technologies automobiles qui assistent à la conduite de manière permanente. Ce secteur, très compétitif, comprend même certaines entreprises qui se spécialisent aussi dans d’autres domaines.
Bosch, concepteur allemand d’électroménagers, a entre autres conçu un pare-soleil transparent qui devient opaque à la hauteur de vos yeux lorsque vous conduisez par temps ensoleillé. Ce système, qui fonctionne à l’aide de la reconnaissance faciale, vous permettrait donc de voir clairement la route devant vous sans vous éblouir, ce qui réduirait grandement les risques d’accident. Le constructeur Aston Martin a également développé un outil similaire pour ses nouveaux véhicules, à l’exception que celui-ci s’assombrit complètement en à peine moins d’une seconde.
En plus de repenser l’habitacle, certains fabricants vont même jusqu’à retravailler les matériaux qui le composent. Nissan, par exemple, propose déjà le système Active Noise Cancellation (ANC), composé de micros qui détectent les fréquences trop basses et qui les neutralisent ensuite afin de rendre la cabine plus silencieuse. Cependant, l’entreprise japonaise a décidé d’aller plus loin en développant un matériau léger, le métamatériau acoustique, qui remplirait la même fonction tout autour des passagers. Présentée au Consumer Electronics Show (CES) en janvier 2020, cette nouvelle percée dans le domaine automobile pourrait éventuellement devenir une alternative très intéressante aux matières acoustiques vendues actuellement sur le marché, mais qui sont lourdes et souvent coûteuses.
Dans la même veine, Sennheiser et Continental, deux géants des technologies audio, se sont associés pour créer un matériau qui, grâce à des vibrations spécifiques, diffuse directement de la musique dans la voiture sans nécessiter de haut-parleurs. Cette nouvelle expérience sensorielle pourrait donc complètement changer l’expérience de conduite et amener les constructeurs à repenser le design de leurs futurs véhicules en conséquence.
Les technologies automobiles de 2021
Que nous réserve 2021 en terme d’innovation des technologies automobiles? Selon ce que certains observateurs ont pu noter, il semble que cette année verra le début d’une autonomie complète de certains véhicules ainsi que le développement accéléré de technologies liées aux voitures électriques.
Une nouvelle fierté québécoise?
Or, il se pourrait bien que l’une de ces technologies naisse d’une expertise venant de chez nous. En effet, Hydro-Québec s’est associé récemment avec le constructeur Mercedes-Benz pour tenter de créer de nouvelles batteries plus performantes destinées aux voitures électriques et aux équipements électroniques.
Selon la société d’État, ces batteries, dites à électrolyte solide, seraient capables de stocker beaucoup plus d’énergie que les batteries au lithium-ion actuelles. De plus, leur poids réduit, leur durabilité et leurs composantes plus solides les rendraient ainsi plus sécuritaires. Serait-ce donc l’argument de vente nécessaire pour permettre un usage à grande échelle de la voiture électrique? Seul l’avenir nous le dira.
Autos intelligentes
Depuis quelques années, on entend souvent parler du désir de certains constructeurs de commercialiser des voitures autonomes, c’est-à-dire qui se déplaceraient sans l’aide d’un conducteur. Or, la plupart des démarches entreprises en ce sens restent bloquées au stade des tests, car de nombreux pays sont encore peu enclins à donner le feu vert pour produire ces véhicules. En attendant, des gros et petits fabricants continuent à développer leur propre système de conduite automatisée en attendant l’aval des gouvernements.
Ce qui pourrait changer la donne cette année, ce serait peut-être l’arrivée de Baidu dans cette compétition. Considérée comme l’un des géants du Web, cette entreprise chinoise devient maintenant l’une des rares à obtenir un permis pour tester des véhicules autonomes en Californie. Son VUS, baptisé Apollo, attire beaucoup l’attention car il est le seul à avoir obtenu le niveau 4 en matière de conduite autonome jusqu’à présent. En d’autres mots, le système de conduite automatisée qu’il contient n’a presque jamais besoin de l’intervention d’un humain pour fonctionner. À titre de comparaison, la plupart des voitures testées actuellement sont encore bloquées au niveau 3, c’est-à-dire que le conducteur doit toujours surveiller la route et rectifier la trajectoire du véhicule en cas d’erreur du système.
Si cette percée pave la voie vers une démocratisation des moyens de transports autonomes, Baidu pourrait donc aisément garder une avance dans ce marché en expansion. Le géant chinois pourrait même concurrencer de gros joueurs comme Tesla, qui a investi beaucoup de ressources dans ce projet. Dans tous les cas, la voiture de demain sera bientôt à notre portée.
Et vous, qu’espérez-vous voir comme innovation et technologies automobiles cette année chez les concessionnaires Mobilis?